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Du choix des mots

Un mot peu utilisé dans la langue allemande est devenu, depuis les pertes aux élections régionales récentes, un passe-partout pour les responsables du gouvernement et de leurs partis respectifs. En utilisant fréquemment le mot Sacharbeit, quasi intraduisible dans une autre langue, ils veulent dire, qu´il est temps de laisser les querelles de côté pour agir.

Il se pourrait que l´effet escompté de la popularité ne soit pas à la hauteur espérée. D´abord, on peut se douter que le constat qu´un gouvernement est là pour gouverner peut avoir un effet modeste sur l´opinion publique. Ensuite, l´expérience du parti socialiste allemand montre que l´efficacité gouvernementale reconnue n´a pas réussi à stopper l´érosion électorale et sa perte de popularité.

Un enseignement peut être qu´un gouvernement ou un parti politique n´est pas comparable à un catalogue de vente par correspondance. Certes, la mise en œuvre d´actions politiques concrètes constitue une part importante de l´action de gouverner. Mais est-ce suffisant ?

Apparemment non. Les citoyens, en Allemagne ou ailleurs, cherchent, au-delà des actions un sens. Prises une à une, les actions ne donnent pas d´orientation. On pourrait appeler cela la pédagogie de l´action mais plus fondamentalement les citoyens attendent une réponse à la question du pourquoi.

La quête de sens correspond à une volonté de comprendre. Elle répond au besoin de savoir quelles sont les convictions des uns et des autres, ce qu´ils représentent et quelles positions ils défendent ? À ces questions essentielles, seules les valeurs peuvent apporter une réponse satisfaisante. Seules les valeurs portent suffisamment de sens pour orienter et différencier les uns des autres.

Les deux grands partis de la coalition sont dans un processus qu´ils appellent de renouvellement. Le parti de la chancelière doit régler la succession à la tête du parti et le parti socialiste cherche une formule pour stopper l´érosion à laquelle le parti est confronté.  Il s´agit peut-être moins de renouvellement dont ces partis ont besoin, mais plutôt de définir clairement ce qu´ils représentent et au travers de quelles valeurs ils se définissent pour les traduire ensuite dans une offre politique cohérente. Il leur faut certainement retrouver le courage du choix des mots.

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