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Une hypothèque sur le futur

Notre monde est confronté à de nombreux défis: climatiques, énergétiques, migratoires, technologiques, scientifiques, économiques, sociaux. Ils ont un caractère global et touchent chacun. Plus de 7 milliards d´êtres humains sont concernés.

C´est le paradigme dans lequel nous sommes. Les défis ont un caractère si fondamental, si puissant, si radical, quelquefois si brutal, qu´ils semblent nous dépasser. On serait tenté de les ignorer et puis les catastrophes climatiques, la pollution de nos villes, les images de la télévision nous rappellent vite à la réalité. Nous en avons bien sûr une perception sélective. Car, face aux peurs et aux incertitudes, nous profitons sans souvent se poser trop de questions de nos téléphones portables, de la facilité de vie que nous apporte internet, de nos vêtements à bons prix, que nous portons avec une date de péremption, de nos voitures de plus en plus motorisées que nous pourrions souvent délaisser pour aller à pied ou avec les transports en commun…

Notre monde est complexe. Nous avons peur du progrès et pourtant nous profitons de ses facilités. Notre monde crée de plus en plus de richesses et pourtant les inégalités croissent. Notre mode de vie n´a jamais été aussi facile et ses conséquences climatiques, environnementales, sociales jamais aussi dramatiques. Nous profitons de la globalisation et souhaitons de plus en plus fermer nos frontières. Les questions posées sont compliquées et nous recherchons des réponses simples. Nous aimons les contes de fées et nous ne méfions pas toujours des magiciens.

Notre monde n´est pas toujours idéal mais nous n´avons que celui-ci. Les défis auxquels il nous confronte peuvent nous inquiéter ou nous enchanter : nous n´avons pas tous la même perspective mais nous n´avons pas tous non plus les mêmes perspectives.

Les fractures, les bouleversements, les changements qui s´annoncent entrainent des réactions qui s´amalgament alors qu´elles ne sont souvent pas de même nature. Certaines transformations ont ou auront pour certains des conséquences directes sur leurs conditions de travail, sur leurs situations financières et personnelles. Elles sont ressenties justement comme des peurs existentielles. Mais ces situations qu´il ne faut pas sous-estimer ne peuvent pas être généralisées non plus. Certaines peurs ou angoisses sont plus diffuses et émotionnelles. Elles ne menacent pas nos existences mais nous forcent à sortir de nos zones de confort.

L´amalgame est dangereux car il cache des situations très différentes. L´accompagnement de celles et ceux qui sont frappés de façon souvent brutale par le changement représente le fondement même d´une société. Le soutien actif et la contribution collective à ces transformations est l´autre face de cette pièce. Ces deux faces d´une même pièce constituent l´investissement requis pour qu´une société sorte renforcée de ces transformations et devienne plus forte pour résister aux transformations futures. 

Protéger ses zones de confort est séduisant. Cet état d´esprit empêche toutefois de réussir la transformation. Il fragilise encore plus ceux qui le sont déjà et constitue une hypothèque sur le futur.


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